S. Khelifi : La surcharge dans les prisons cause viol et violence!
Saber Khelifi, Directeur Général de l'administration des prisons au ministère de la Justice était l’invité de Midi-Show lundi 16 mai 2016. Khelifi a évoqué les conditions de détention dans les prisons et notamment de surcharge dans les prisons tunisiennes et qui peuvent pousser au viol et à la violence.
"Si nous avons un véritable problème au sein des prisons, c’est bien celui de la surcharge" dit Khelifi. Et d'ajouter: celle-ci, est la responsabilité de tous ! Parce que si nous recevons un mandat de dépôt pour 200 prisonniers et que nous n’avons de la place que pour 10 prisonniers, on est tout de même obligés de les prendre en charge. Sauf qu’ils sont entassés !
La notion d’espace fera défaut. J’explique : Selon des études internationales, des normes ont été fixées pour la distance intime minimale. La norme implique que si deux personnes se trouvent à une distance allant de 35 à 40 cm, cette distance est automatiquement considérée comme celle de l’acte sexuel et de la lutte ! Et ceci concerne la distance dans la vie ordinaire ! Que dire alors de la distance en prison ! Or, la surcharge oblige le prisonnier à être physiquement trop proche d’un autre et ceci cède la place aux viols et aux actes de violence !
Par ailleurs selon cette même étude, une personne a besoin d’une distance personnelle allant entre 45 et 75 cm. Il s’agit de la bulle personnelle minimale pour bouger et vivre. Et pour pouvoir se sentir à l’aise, notamment ouvrir les bras, la distance est au moins de 4 mètres pour qu’il bouge sans heurter quelque chose ou quelqu’un.
Toutes ces normes n’existent pas dans les prisons. Et bonjour viols et violences... Il s'agit donc d'une responsabilité commune.
Les altervantives à l'emprisonnement pour éviter la surcharge
Il va sans dire que la prison aujourd’hui est un espace de contagion criminelle et le problème est dû à la surcharge. La solution ne pourrait être que dans les alternatives.
Actuellement des conseils sont en train de travailler sur les alternatives : la possibilité de mettre en œuvre l’usage de bracelets électroniques, les travaux à intérêt général, etc. ceci peut éviter la prison. L’étude est faite mais on manque du cadre légal et de lois. Ceux qui écopent de quelques mois de prisons pourraient ne plus être emprisonnés mais feront des travaux généraux ou autres. Le juge ne fait qu’appliquer un texte de loi, lorsqu’il condamne un fraudeur à la prison. La solution réside donc dans l’amendement des lois.